Marco Mackaaij – Zone, een drieluik in vier afleveringen (4)


Epiloog

Toen Billy Collins in 1996 de paradelle verzon, zogenaamd een vergeten en onmogelijk elfde-eeuws familielid van de villanelle, had hij niet voorzien dat er een heuse paradelle-industrie zou onstaan. Talloze zondagsdichters vielen als een blok voor de absurde regels van deze spiksplinternieuwe eeuwenoude dichtvorm en zelfs enkele beroepsbarden bleken niet vies te zijn van een avontuurtje met de paradelle. Het punt van Collins parodie (parodie + villanelle = paradelle) – dat het persen in het keurslijf van een vaste vorm, met name door zondagsdichters, vaak ten koste gaat van de inhoud – bleek aan dovemansoren gericht. De uitdaging van vooraf opgelegde beperkingen blijft onweerstaanbaar voor veel dichters, ook voor degene niet van beuzelarij of klinkklare onzin houden.   

Toen ik Benno Barnards gedicht De Bovenwereld las, was ik dan ook gelijk verkocht. Voordat ik een boze brief krijg van de heer Barnard, laat ik even melden dat dat eigenlijk de titel is van het eerste deel van zijn bundel Krijg nou de Lyriek (2011), maar dat bevat alleen het openingsgedicht, dus vandaar. In de aantekeningen aan het einde van de bundel legt hij uit dat het een morfologisch experiment is dat zich laat leiden door de vorm van Zone, het beroemde openingsgedicht van de vroegmodernistische bundel Alcools (1913) van Guillaume Apollinaire (1880-1918), met als belangrijkste overeenkomsten de (onregelmatige) strofeindeling van de 155 (in lengte variënde) regels, het gepaarde rijm (met hier en daar halfrijm of geen rijm) en het ontbreken van interpunctie. De gefragmenteerde vorm die zo onstaat, draagt in hoge mate bij aan de bekoorlijkheid van beide gedichten, althans voor deze zondagsdichter. 

Uiteraard was Apollinaire’s gedicht geen parodie en is er bij mijn weten ook geen Zone-industrie onstaan, daarvoor is het gedicht waarschijnlijk te lang en de vorm te losvast.  Wel is Apollinaire’s poëzie (en Zone is daar een belangrijk voorbeeld van) invloedrijk geweest, maar dat komt vooral door bepaalde stijlkenmerken waar ik niet te veel over wil zeggen (anders wordt het een essay in plaats van een introductie en zou ik bovendien eerst literatuur en kunstgeschiedenis moeten studeren). Laat ik volstaan met de opmerking dat Zone wordt gezien als een van de grootste vroeg-modernistische gedichten en dat bepaalde aspecten van het modernisme onlosmakelijk verbonden zijn met de bovengenoemde gefragmenteerde vorm.

Een groot inhoudelijk verschil tussen de eerste twee Zone-gedichten en het mijne betreft de locatie: bij Apollinaire en Barnard is dat Parijs, bij mij de trotse hoofdstad van de provincie Baixo Alentejo met de Arabische naam Beja, die door de Romeinen Pax Julia werd genoemd. Erg interessant, maar een landelijk gehucht vergeleken bij de Lichtstad. Ook daar zijn echter de tekenen van het huidige tijdsgewricht goed waarneembaar. 

Tenslotte nog wat aantekeningen bij de Nederlandse vertaling van mijn versie. Net als het origineel bevat de vertaling wat Portugese literaire verwijzingen die misschien niet meteen duidelijk zijn voor de Nederlandse poëzieliefhebber (alhoewel, als die Zuca-Magazine leest, misschien wel). Voor de zekerheid: In Ruy Belo’s gedicht O Portugal futuro (Het toekomstige Portugal) uit 1970, dus vier jaar vóór de Anjerrevolutie, wordt het toekomstige Portugal beschreven als een land waar de zuivere vogel mogelijk is; die ouwe zwartkijker van Camões is mijn vertaling van O Velho do Restelo, een bekend personage uit Camões’ meesterwerk Os Lusíadas (De Lusiaden), die alleen maar onheil verwacht van de Portugese ontdekkingsreizen en in de eeuwen daarna is uitgegroeid tot een symbool voor pessimisme en conservatisme in het algemeen; Al-Mu’tamid (1040-1095) en Natália Correia (1932-1993) waren twee dichters met een interessante levenswandel die u gewoon op Wikipedia kunt vinden, net als de Lettres Portugaises (Portugese Brieven) uit 1669, van een non uit een karmelietessenklooster in Beja aan haar Franse minnaar, en de Novas Cartas Portuguesas (Nieuwe Portugese Brieven) uit 1972, van de drie Maria’s aan het dictatoriale en patriarchale Portugal van die tijd. Ondanks het feit dat de Portugese democratie en bijbehorende rechtsstaat alweer vijftig jaar oud zijn, zijn die laatste brieven helaas nog steeds actueel, wat mede verklaart waarom Maria Teresa Horta (de laatste overlevende van de drie Maria’s) nog regelmatig in het nieuws is.

 

Guillaume Appolinaire – Zone

À la fin tu es las de ce monde ancien

Bergère ô tour Eiffel le troupeau des ponts bêle ce matin

Tu en as assez de vivre dans l’antiquité grecque et romaine

Ici même les automobiles ont l’air d’être anciennes
La religion seule est restée toute neuve la religion
Est restée simple comme les hangars de Port-Aviation

Seul en Europe tu n’es pas antique ô Christianisme
L’Européen le plus moderne c’est vous Pape Pie X
Et toi que les fenêtres observent la honte te retient
D’entrer dans une église et de t’y confesser ce matin 2
Tu lis les prospectus les catalogues les affiches qui chantent tout haut
Voilà la poésie ce matin et pour la prose il y a les journaux
Il y a les livraisons à vingt-cinq centimes pleines d’aventures policières
Portraits des grands hommes et mille titres divers

J’ai vu ce matin une jolie rue dont j’ai oublié le nom
Neuve et propre du soleil elle était le clairon
Les directeurs les ouvriers et les belles sténo-dactylographes
Du lundi matin au samedi soir quatre fois par jour y passent
Le matin par trois fois la sirène y gémit
Une cloche rageuse y aboie vers midi
Les inscriptions des enseignes et des murailles
Les plaques les avis à la façon des perroquets criaillent
J’aime la grâce de cette rue industrielle
Située à Paris entre la rue Aumont-Thiéville et l’avenue des Ternes

Voilà la jeune rue et tu n’es encore qu’un petit enfant
Ta mère ne t’habille que de bleu et de blanc
Tu es très pieux et avec le plus ancien de tes camarades René Dalize
Vous n’aimez rien tant que les pompes de l’Église
Il est neuf heures le gaz est baissé tout bleu vous sortez du dortoir en cachette
Vous priez toute la nuit dans la chapelle du collège
Tandis qu’éternelle et adorable profondeur améthyste
Tourne à jamais la flamboyante gloire du Christ
C’est le beau lys que tous nous cultivons
C’est la torche aux cheveux roux que n’éteint pas le vent
C’est le fils pâle et vermeil de la douloureuse mère
C’est l’arbre toujours touffu de toutes les prières
C’est la double potence de l’honneur et de l’éternité
C’est l’étoile à six branches
C’est Dieu qui meurt le vendredi et ressuscite le dimanche
C’est le Christ qui monte au ciel mieux que les aviateurs
Il détient le record du monde pour la hauteur
Pupille Christ de l’oeil
Vingtième pupille des siècles il sait y faire
Et changé en oiseau ce siècle comme Jésus monte dans l’air
Les diables dans les abîmes lèvent la tête pour le regarder
lls disent qu’il imite Simon Mage en Judée
Ils crient qu’il sait voler qu’on l’appelle voleur
Les anges voltigent autour du joli voltigeur
Icare Énoch Élie Apollonius de Thyane
Flottent autour du premier aéroplane
Ils s’écartent parfois pour laisser passer ceux que transporte la Sainte-Eucharistie
Ces prêtres qui montent éternellement élevant l’hostie
L’avion se pose enfin sans refermer les ailes
Le ciel s’emplit alors de millions d’hirondelles
À tire-d’aile viennent les corbeaux les faucons les hiboux
D’Afrique arrivent les ibis les flamants les marabouts
L’oiseau Roc célébré par les conteurs et les poètes
Plane tenant dans les serres le crâne d’Adam la première tête
L’aigle fond de l’horizon en poussant un grand cri
Et d’Amérique vient le petit colibri
De Chine sont venus les pihis longs et souples
Qui n’ont qu’une seule aile et qui volent par couples
Puis voici la colombe esprit immaculé
Qu’escortent l’oiseau-lyre et le paon ocellé
Le phénix ce bûcher qui soi-même s’engendre
Un instant voile tout de son ardente cendre
Les sirènes laissant les périlleux détroits
Arrivent en chantant bellement toutes trois
Et tous aigles phénix et pihis de la Chine
Fraternisent avec la volante machine

Maintenant tu marches dans Paris tout seul parmi la foule
Des troupeaux d’autobus mugissants près de toi roulent
L’angoisse de l’amour te serre le gosier
Comme si tu ne devais jamais plus être aimé
Si tu vivais dans l’ancien temps tu entrerais dans un monastère
Vous avez honte quand vous vous surprenez à dire une prière
Tu te moques de toi et comme le feu de l’Enfer ton rire pétille
Les étincelles de ton rire dorent le fond de ta vie
C’est un tableau pendu dans un sombre musée
Et quelquefois tu vas le regarder de près

Aujourd’hui tu marches dans Paris les femmes sont ensanglantées
C’était et je voudrais ne pas m’en souvenir c’était au déclin de la beauté

Entourée de flammes ferventes Notre-Dame m’a regardé à Chartres
Le sang de votre Sacré-Coeur m’a inondé à Montmartre
Je suis malade d’ouïr les paroles bienheureuses
L’amour dont je souffre est une maladie honteuse
Et l’image qui te possède te fait survivre dans l’insomnie et dans l’angoisse
C’est toujours près de toi cette image qui passe

Maintenant tu es au bord de la Méditerranée
Sous les citronniers qui sont en fleur toute l’année
Avec tes amis tu te promènes en barque
L’un est Nissard il y a un Mentonasque et deux Turbiasques
Nous regardons avec effroi les poulpes des profondeurs
Et parmi les algues nagent les poissons images du Sauveur

Tu es dans le jardin d’une auberge aux environs de Prague
Tu te sens tout heureux une rose est sur la table
Et tu observes au lieu d’écrire ton conte en prose
La cétoine qui dort dans le creux de la rose

 

Épouvanté tu te vois dessiné dans les agates de Saint-Vit
Tu étais triste à mourir le jour où t’y vis
Tu ressembles au Lazare affolé par le jour
Les aiguilles de l’horloge du quartier juif vont à rebours
Et tu recules aussi dans ta vie lentement
En montant au Hradchin et le soir en écoutant
Dans les tavernes chanter des chansons tchèques

Te voici à Marseille au milieu des pastèques

Te voici à Coblence à l’hôtel du Géant

Te voici à Rome assis sous un néflier du Japon

Te voici à Amsterdam avec une jeune fille que tu trouves belle et qui est laide
Elle doit se marier avec un étudiant de Leyde
On y loue des chambres en latin Cubicula locanda
Je m’en souviens j’y ai passé trois jours et autant à Gouda

Tu es à Paris chez le juge d’instruction
Comme un criminel on te met en état d’arrestation

Tu as fait de douloureux et de joyeux voyages
Avant de t’apercevoir du mensonge et de l’âge
Tu as souffert de l’amour à vingt et à trente ans
J’ai vécu comme un fou et j’ai perdu mon temps
Tu n’oses plus regarder tes mains et à tous moments je voudrais sangloter
Sur toi sur celle que j’aime sur tout ce qui t’a épouvanté

Tu regardes les yeux pleins de larmes ces pauvres immigrants
Ils croient en Dieu ils prient les femmes allaitent des enfants
Ils emplissent de leur odeur le hall de la gare Saint-Lazare
Ils ont foi dans leur étoile comme les rois-mages
Ils espèrent gagner de l’argent dans l’Argentine
Et revenir dans leur pays après avoir fait fortune
Une famille transporte un édredon rouge comme vous transportez votre coeur
Cet édredon et nos rêves sont aussi irréels
Quelques-uns de ces immigrants restent ici et se logent
Rue des Rosiers ou rue des Écouffes dans des bouges
Je les ai vus souvent le soir ils prennent l’air dans la rue
Et se déplacent rarement comme les pièces aux échecs
Il y a surtout des Juifs leurs femmes portent perruque
Elles restent assises exsangues au fond des boutiques

Tu es debout devant le zinc d’un bar crapuleux
Tu prends un café à deux sous parmi les malheureux

Tu es la nuit dans un grand restaurant

Ces femmes ne sont pas méchantes elles ont des soucis cependant
Toutes même la plus laide a fait souffrir son amant
Elle est la fille d’un sergent de ville de Jersey

Ses mains que je n’avais pas vues sont dures et gercées

J’ai une pitié immense pour les coutures de son ventre

J’humilie maintenant à une pauvre fille au rire horrible ma bouche

Tu es seul le matin va venir
145 Les laitiers font tinter leurs bidons dans les rues
La nuit s’éloigne ainsi qu’une belle Métive
C’est Ferdine la fausse ou Léa l’attentive

Et tu bois cet alcool brûlant comme ta vie
Ta vie que tu bois comme une eau-de-vie

Tu marches vers Auteuil tu veux aller chez toi à pied
Dormir parmi tes fétiches d’Océanie et de Guinée
lls sont des Christs d’une autre forme et d’une autre croyance
Ce sont les Christs inférieurs des obscures espérances

Adieu Adieu

Soleil cou coupé

Foto Ana Carvalho

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